Les managers ne durent pas souvent trop longtemps à l’Olympique de Marseille. Le chiffre d’affaires managérial élevé est au moins partiellement un sous-produit de l’environnement de pression et des attentes importantes des fans fervents du club. Cependant, même dans le contexte de Marseille, le séjour de Marcelino au club a été éphémère, pour le moins.
Un ami du président Pablo Longoria, Marcelino a remplacé Igor Tudor cet été. Ce dernier est parti pour des raisons personnelles, épuisé par son séjour d’un an au Vélodrome, il n’est pas encore revenu à la direction. Il remplace Jorge Sampaoli, qui lui-même a duré un peu plus d’un an. Le mandat de Marcelino était marqué par des semaines plutôt que par des mois ou des années.
Après les sept premiers matchs en tant que manager de Marseille, une rencontre désormais infâme a eu lieu entre les cadres du club et ses supporters. Les premiers ont été menacés par ces derniers, forçant finalement Javier Ribalta et David Friio à quitter le club; Longoria est resté, mais pas avant de se retirer temporairement de son rôle afin de considérer son avenir au milieu d’un environnement inopérable.
Marcelino n’était pas présent à la réunion, mais il s’en est vite rendu compte. Après une brève période de réflexion, il est parti en raison des « intimidations, menaces, insultes et calomnies » qui ont été dirigées contre lui et la hiérarchie du club lors de la réunion incendiaire.
Il n’y a pas d’amour perdu entre les fans de Marseille et Marcelino, comme l’a montré l’interview de ce dernier avec L’Équipe quelques semaines plus tard :
« Ma très courte expérience (avec Marseille) me fait penser qu’il est absolument impossible de créer un projet au club. Parce qu’un tel grand club ne peut pas être manipulé par quelques [peuples]. Les clubs sérieux sont gérés d’en haut, et chaque problème et chaque situation est géré et sanctionné si besoin est », a commencé Marcelino, qui a déploré l’influence des fans « radicaux » du club.
Il a ajouté : « Les supporters sont des supporteurs. Ils transmettent la passion et ils sont nécessaires. Vivre des matchs à la maison au Vélodrome est magique, vraiment, il est différent de tout ce que j’ai vécu. Donc les supporters encouragent, les cadres travaillent, et à la fin de la saison, vous prenez le bilan, mais pas après deux mois. Cela semble signifier que tout a été orchestré à l’avance. Les clubs devraient croître, pas reculer, et OM, comme les résultats l’ont montré depuis un certain temps, est un club qui recule au lieu de croître. »
